⏱ Temps de lecture : 5 minutes
Vous vous êtes rendu·e·s compte de l’impact de votre assiette sur le vivant et vous voulez réduire (ou peut-être totalement arrêter) les produits d’origine animale ? Vous avez prévu de dire non à la dinde du dimanche et à la côte de boeuf au barbecue ? Vous pouvez vous attendre à des débats passionnés en famille ou entre ami·e·s qui pourraient tout faire foirer. Pour éviter le pire, on a listé 10 excuses bidons pour continuer à manger de la viande et on a sorti nos meilleurs arguments pour y répondre. Tout ce dont vous avez besoin pour préparer vos antisèches et faire face à votre mémé et votre toton préféré·e·s. À vos stylos !
1️⃣ On a toujours mangé de la viande
Il y a souvent un·e apprenti·e historien·ne pour rappeler que l’on a toujours mangé de la viande, que c’est dans notre ADN depuis des milliards d’années, que l’on est des prédateur·rice·s en haut de la chaîne alimentaire… Tout ça, tout ça. En même temps, si on a des dents, c’est bien pour déchiqueter la barbaque, non ? En réalité, nos ancêtres ne s’amusaient pas à attaquer les mammouths avec leurs canines. On aurait longtemps mangé ce qui était accessible comme des plantes, des baies ou des insectes. C’est après de longues années d’évolution et l’apparition des premiers outils que l’on se serait mis·es à imiter les carnivores. À ce moment-là, c’était une question de survie. Aujourd’hui, ce n’est clairement plus le cas : on a des alternatives pour se passer de viande. Et même si on en avait toujours mangé, ce n’est pas parce qu’on a toujours fait comme ça que l’on doit continuer sans se poser de questions !
2️⃣ Je vais pas manger que de l’herbe
Ahhh cette fameuse idée reçue selon laquelle les végés et les végan·e·s ne mangeraient que de la salade et des graines. C’est vrai que quand on enlève la viande et le poisson, notre tonton se demande bien ce qu’il reste dans l’assiette ! Pourtant, avec une contrainte, on décuple notre créativité et on mange bien plus diversifié. Il n’y a qu’un seul moyen de le prouver aux plus réfractaires : prendre les armes et sortir nos couteaux… de cuisine. Pour convaincre nos proches, on peut leur concocter un menu 100% végétal digne d’un·e chef·fe étoilé·e. Pas de panique si l’idée vous effraie, il y a le livret de recettes Blutopia avec 15 recettes simples et de saison bonnes pour l’océan et bonnes pour nous.
3️⃣ Ça sert à rien de se priver, il y aura toujours des gens qui mangeront de la viande
Bah oui, à quoi bon ? C’est la réaction typique de la personne qui ne veut surtout rien changer à son quotidien et qui préfère remettre la faute sur les autres. Le fameux whataboutisme, l’une des excuses de l’inaction climatique identifiées par Thomas Wagner de Bon Pote. Alors, si notre voisin pollue plus que nous, on ne fait pas d’efforts et on continue de polluer ? Heureusement que l’on ne réfléchit pas tou·te·s de cette façon car sinon, on pourrait attendre longtemps avant que les choses ne bougent et on serait très probablement sur une trajectoire à +8,5°C. Il est temps que l’on devienne moteur du changement. En décidant de limiter notre consommation de produits d’origine animale, on donne un signal fort. Plus on sera nombreuses et nombreux à refuser la viande, moins on produira de viande. C’est la loi de l’offre et de la demande. Normalement, il n’y a pas besoin d’avoir fait une école de commerce pour comprendre ça !
4️⃣ Moi, je ne mange que de la viande du coin
Le dilemme vegan vs. local ! Certes, manger de la viande du coin, c’est toujours mieux que manger de la viande produite à l’autre bout du monde. Mais ce qui compte dans l’empreinte carbone, c’est ce que l’on mange, pas d’où ça vient. Le transport d’un aliment ne représente, en moyenne, que 10% de son empreinte carbone totale. La nature des protéines pèse bien plus lourd dans la balance. En clair, une banane produite en Guadeloupe émettra presque à coup sûr moins de CO2 qu’une viande élevée dans le patelin d’à côté. “Presque”, car les méthodes de production ont aussi toute leur importance. Le morceau de bœuf issu d’un élevage industriel avec des centaines de vaches nourries aux tourteaux de soja sera bien plus carboné que celui issu d’un élevage extensif avec quelques dizaines de vaches en pâturage. Ce qu’il faut retenir, c’est que manger local a plein d’avantages, mais pas celui de l’empreinte carbone la plus basse comme aiment le croire beaucoup de viandard·e·s.
5️⃣ Le soja, c’est génétiquement modifié et ça déforeste
C’est le moment de faire une devinette à votre famille. Qui mange plus de soja que les végan·e·s ? Vous l’avez ? Les animaux… et les amateur·rice·s de viande ! Car oui, le soja génétiquement modifié qui participe à la déforestation n’est pas à destination des humains, mais des animaux qui finissent dans nos assiettes. Résultat ? Les omnivores consomment 61 kg de soja par an, dont 57 kg de manière indirecte via la viande, le poisson, les œufs ou le lait. En fait, plus de 85% du soja cultivé dans le monde, principalement sur le continent américain, est à destination du bétail. Pourtant, c’est une légumineuse qui pousse en France et qui peut avoir plein d’avantages, comme la fixation de l’azote et la captation de carbone. Plutôt pas mal pour limiter le dérèglement climatique, non ?
Vous aimez ce contenu ? Alors vous devriez aimer la newsletter Blutopia. C’est un condensé de solutions pour préserver l’océan depuis son assiette.
6️⃣ Les végan·e·s ont forcément des carences
Faux et archi faux. Mais là, pour que l’on vous croit, il va falloir dégainer fissa votre dernière prise de sang… et vous préparer à la contre-attaque : “Et la vitamine B12 ? Il n’y en a pas dans les plantes, à ce que je sache…” Oui, si vous êtes végan·e·s, vous prenez très probablement de la vitamine B12 en complément alimentaire. Elle est essentielle au fonctionnement normal du cerveau, du système nerveux et à la formation du sang. Autant dire qu’on ne peut pas s’en passer ! En réalité, on devrait la trouver à l’état naturel dans les végétaux, mais l’utilisation massive des pesticides et l’appauvrissement des sols l’ont presque fait disparaître. Aujourd’hui, il y en a principalement dans les produits d’origine animale car on la donne en complément alimentaire aux animaux que l’on élève. Quand on la prend directement sans passer par les animaux, on élimine simplement les intermédiaires ! Circuit court garanti.
7️⃣ Sans viande, on ne peut pas prendre de muscle
Là-dessus, il faut que ça soit clair : ce n’est pas en mangeant le muscle d’un autre animal qu’on l’on prend en masse musculaire. Il y a un paquet de végétaux qui contiennent des prot’ et qui sont parfois plus efficaces que la viande pour nous aider à prendre du muscle : les légumineuses, les céréales, les oléagineux… et même les algues, comme la nori qui entoure nos sushis. Alors on peut très bien être en super forme physique et réaliser des exploits sportifs sans manger un gramme de produit d’origine animale. C’est le cas de Venus et Serena Williams, légendes du tennis sur la scène internationale, Carl Lewis, athlète détenteur du record du monde en salle du saut en longueur ou encore Patrik Baboumian, 4 fois vainqueur du titre d’homme le plus fort du monde. Pour creuser le sujet, il y a le documentaire The Game Changers.
8️⃣ Le lait, c’est essentiel pour les os
“Les produits laitiers sont nos amis pour la vie !” Vraiment ? Encore une fois, les idées reçues ont la vie dure. En même temps, ça se comprend. On a baigné dans les pubs pro-industrie laitière dès notre plus jeune âge. Pourtant, il n’y a pas que le lait qui contient du calcium. Il y en a aussi dans le soja, les légumes à feuilles vertes, les oranges, les graines de chia, les graines de sésame et les algues, comme le wakamé. Et pour mieux absorber le calcium, il ne faut pas laisser de côté la vitamine D. Alors on profite du soleil dès qu’il pointe le bout de son nez, et on mange du chocolat noir, des champignons de Paris… et encore des algues, comme la laitue de mer. Eh oui, les algues ont plein de super pouvoirs !
9️⃣ Y a que le vrai gras qui compte
Faux gras, joie gras, veg gras… Qu’est-ce qu’il ne faut pas inventer ? Le foie gras, c’est du canard ou ce n’est pas ! Ça, c’est notre mémé qui le dit. Elle se demande pourquoi on essaye tout le temps de reproduire la viande alors qu’on ne veut plus en manger. Comment dire ? Ce n’est pas que l’on n’aime pas la viande, c’est que l’on n’aime pas ce que la viande implique : émissions de gaz à effet de serre, déforestation, marées vertes, création de zones mortes dans l’océan, maltraitance animale et tutti quanti. Les alternatives végétales à la viande nous permettent de nous régaler et de partager un repas convivial qui ressemble à ce que les gens autour de la table mangent. Pour étonner les sceptiques, on peut jouer à colin-maillard. On bande les yeux de tout le monde autour de la table (sauf les nôtres, à moins que l’on ait envie de retourner la maison de nos (beaux-)parents) et on leur fait goûter du foie gras et ses alternatives végétales. À tous les coups, au moment de désigner le vrai gras, il y aura une erreur !
🔟 Faut pas en faire tout un fromage
Comment ça, faut pas en faire tout un fromage ? Il y a urgence, mais personne n’a l’air de comprendre ce qui nous attend si l’on continue sur cette trajectoire… Et parfois, on est tout simplement à bout d’arguments pour faire passer le message. C’est là que les films peuvent nous aider. Alors si vous avez pour habitude de regarder le même film de Noël à l’eau de rose après le repas du réveillon depuis plus de 20 ans, je crois qu’il est temps de changer. Et si cette année vous regardiez le documentaire De l’assiette à l’océan produit par Blutopia ? Ça devrait aider votre mémé et votre tonton à comprendre pourquoi il est urgent de végétaliser notre alimentation et comment continuer à se faire plaisir en mangeant sans détraquer l’océan. Positive vibes only.
Alors, vous avez aimé ce contenu ? Pour découvrir les prochains articles en avant-première un dimanche sur deux, abonnez-vous à la newsletter Blutopia.
bande de narvalos