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Les coraux me fascinent. Les uns à côté des autres, ils peuvent former d’énormes colonies et créer des récifs sur plusieurs centaines (voire milliers) de kilomètres. Les scientifiques estiment qu’ils abriteraient jusqu’à 2 millions d’espèces. Rien que ça. En fait, les coraux ont su créer de véritables forêts sous l’eau qui sont absolument nécessaires à la vie sur la planète. Ou je devrais plutôt dire l’inverse : ce sont les forêts qui ont copié les coraux !

Le problème : les coraux menacés

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les coraux ne sont ni des minéraux, ni des végétaux. Ce sont des animaux constitués de petits organismes coloniaux : les polypes. Ces polypes disposent de tentacules qui leur permettent de capter de la nourriture comme du plancton, de se débarrasser des débris présents et de se défendre. Souvent, ils bénéficient aussi de l’apport en produits organiques que leur amènent des algues symbiotiques. Concrètement, le corail fournit une protection aux algues et les éléments nutritionnels nécessaires à la photosynthèse. En retour, les algues fournissent des produits organiques issus de la photosynthèse. Un bel échange gagnant-gagnant !

Alors qu’ils occupent moins de 0,2 % des fonds marins, les récifs coralliens longent plus de 150 000 kilomètres de côtes dans plus de 100 pays et territoires et abritent 25 % de la biodiversité marine. Les coraux sont donc garants de la santé des fonds marins.

Le problème ? Un quart des récifs coralliens mondiaux a déjà subi des dégâts irréversibles, et deux tiers sont gravement menacés.

L’augmentation de la température de l’eau 💦

Avec le changement climatique, les événements de blanchissement des coraux sont de plus en plus rapprochés et de plus en plus durs. Sous le stress causé par des températures élevées, les coraux expulsent les algues qui vivent en symbiose dans leurs tissus et qui leur fournissent leur nourriture (et leur couleur).

Depuis 1860, la température des eaux de surface a augmenté de 0,5 °C en moyenne. Ça semble peu mais il faut savoir que la nature est très sensible à la moindre fluctuation. Les prévisions du GIEC annoncent une augmentation de la température moyenne de l’air de 1,5°C d’ici 2030 à 2050. Les eaux de surface n’ont donc pas fini de se réchauffer. Conséquence ? La fréquence et la gravité des événements de blanchissement des coraux vont augmenter, affectant la capacité des récifs coralliens à s’adapter.

L’acidification de l’océan 🍋

Depuis plusieurs années, le pH de l’océan a tendance à diminuer pour devenir plus acide. Si vous me lisez régulièrement, vous devez déjà savoir que l’océan absorbe près de 30 % des émissions de gaz à effet de serre. C’est une des causes principales de l’acidification de l’océan. Le problème, c’est que ça provoque des déséquilibres importants, et les coraux en sont les premiers touchés. La baisse du pH les empêche de synthétiser leur squelette, ce qui les rend plus fragiles.

La surpêche 🐟

Le chalutage en eaux profondes, la pêche à la dynamite ou encore la pêche au cyanure participent activement à la destruction des récifs coralliens. Sans oublier que moins il y a de poissons, moins l’écosystème récifal est riche, et moins il s’épanouit…

La pollution 💀

Les déchets, les eaux usées, les produits phytosanitaires, les effluents agricoles et les marées noires empoisonnent les récifs coralliens. Qu’elle soit plastique, chimique ou bactériologique, la pollution a des conséquences sévères sur les écosystèmes marins qui ont du mal à s’en remettre.

Alors qu’ils occupent moins de 0,2 % des fonds marins, les récifs coralliens longent plus de 150 000 kilomètres de côtes dans plus de 100 pays et territoires et abritent 25 % de la biodiversité marine.

La solution : la transplantation

S’il ne fallait retenir qu’une chose à faire pour protéger les coraux et toute la biodiversité qu’ils abritent, ce serait de ralentir. Ralentir le rythme effréné de notre consommation. D’ailleurs, c’est sans aucun doute là que réside la réponse à la crise écologique et sociale que l’on est en train de vivre. 

Mais en attendant que tout le monde ralentisse, il y a une autre solution très concrète, avec des impacts observables rapidement : la transplantation. Le principe est simple : des fragments de coraux retrouvés cassés mais encore vivants sont collectés et transplantés sur des structures solides placées à des endroits favorables pour leur croissance. Idéalement, directement en milieu naturel, là où les fragments ont été prélevés. Une fois transplantés, les coraux vont pouvoir se développer et faire revenir la biodiversité au sein du récif. C’est presque magique, non ?

Notre sélection* : les jardinier·e·s en apnée

Coral Guardian

L’association française Coral Guardian s’est donnée une mission : protéger les écosystèmes coralliens grâce à l’implication des populations locales et la sensibilisation du grand public. Leurs zones d’actions ? L’Indonésie et, depuis peu, l’Espagne.

Avec Coral Guardian, vous pouvez même adopter un corail qui sera transplanté pour redonner vie au récif tout entier. Une belle façon de participer à la préservation et la restauration d’une biodiversité unique. Alors, prêt·e à agir pour les récifs coralliens ?

Coral Gardeners

Heureusement, comme nous l’expliquait Eike de COREsea lors du tournage de L’autre confort, le blanchissement n’entraîne pas toujours la mort des coraux. Si la température de l’eau diminue, les coraux peuvent s’en remettre. Des super coraux, avec leurs super algues, résistent même aux températures les plus extrêmes. En faisant grandir des fragments de ces coraux-là dans une nursery avant de les replanter sur le récif, on peut recréer des récifs coralliens résiliants. C’est justement la mission que s’est donnée Coral Gardeners.

Pour aller plus loin : comprendre les changements

🎬 Film : Chasing Coral

Des plongeur·se·s, des photographes et des scientifiques sont parti·e·s à l’aventure pour documenter et révéler les conséquences du changement climatique sur l’océan, et plus particulièrement sur les récifs coralliens. En bref, Chasing Coral, c’est des images à couper le souffle, une prise de conscience presque accablante, mais surtout une bonne dose d’optimisme qui donne envie de se battre.

📹 Reportage : « Sur le front des coraux » avec Hugo Clément

Le journaliste Hugo Clément et son équipe enquêtent sur un projet industriel qui divise l’Australie : la plus grande mine de charbon au monde, pilotée par le conglomérat indien Adani. À proximité ? La Grande Barrière de corail, qui souffre déjà du changement climatique et doit plus que jamais être protégée.

Des questions, des suggestions ? J’adore vous lire, alors n’hésitez pas à m’écrire en commentaire.

* Vous pouvez nous faire confiance, notre sélection est 100% indépendante.

Co-fondatrice & Chargée de campagnes de Blutopia

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