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⏱ Temps de lecture : 3 minutes 50
🤝 En collaboration avec Un Bol d’Air

Le problème : les emballages

En Europe, 25,8 millions de tonnes de déchets plastiques sont produites chaque année, dont 60% proviennent des emballages. Le problème, c’est que les emballages à usage unique sont rarement recyclés. Ils finissent donc incinérés, enfouis, en décharge… ou dans la nature. Rien qu’en Europe, entre 150 000 et 500 000 tonnes de déchets plastiques seraient rejetées dans l’océan chaque année ! 

Au fil du temps, ces déchets plastiques se dégradent jusqu’à devenir des micro-plastiques, des particules dont la taille est inférieure à 5 millimètres. Mikael Kedzierski, chercheur à l’Institut de recherche Dupuy de Lôme, étudie la pollution par les micro-plastiques et affirme que la majorité des micro-plastiques provient des emballages.

Selon Maria-Luiza Pedrotti, chercheuse et coordinatrice scientifique de l’expédition Tara en Méditerranée, les plastiques représentent un danger potentiel pour toute la chaîne alimentaire marine, jusqu’aux humains.

En cas de non-action des États et des citoyen·ne·s, il pourrait y avoir 1 tonne de plastiques pour 3 tonnes de poissons d’ici à 2025. Et en 2050, le poids des plastiques deviendrait plus lourd que le poids des poissons.

La solution : attendre des lois vs. passer au vrac

En France, le gouvernement commence timidement à agir. En février 2019, Brune Poirson, secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, a co-signé le pacte national pour les emballages plastiques qui vise à transformer en profondeur l’usage de plastiques dans les emballages d’ici à 2025. Concrètement, l’objectif est de mettre en oeuvre une économie circulaire dans laquelle le plastique n’est jamais un déchet.

En décembre 2019, une loi votée par l’Assemblée Nationale annonce la fin des emballages plastiques à usage unique… en 2040. Des milliers de produits sont concernés : emballages plastiques, bouteilles d’eau, flacons de cosmétiques et bien d’autres. En bref, ce qui est partout dans nos placards, pour les usages domestique et industriel. 

Ces réglementations sont porteuses d’espoir, mais l’océan n’a pas de frontière. Il faudrait de telles mesures coordonnées dans tous les pays pour véritablement mettre fin à la pollution plastique. Et surtout, pourquoi attendre 2040 alors que l’on peut dès aujourd’hui décider de ne plus utiliser ces emballages plastiques ?

Le vrac se démocratise. De nombreuses épiceries proposent désormais d’acheter des produits sans emballage. Pour découvrir celles qui sont près de chez vous, vous pouvez jeter un oeil à la carte collaborative CartoVrac. Il ne vous reste plus qu’à vous munir de quelques sacs en tissu et de bocaux en verre pour aller faire vos courses.

Notre sélection* : pochettes et bocaux

KUFU

La semaine dernière, je vous parlais déjà de KUFU et de leurs cabas et sacs à compartiments. La marque confectionne des produits réutilisables à partir d’une toile de coton bio tissée en France et de chutes de tissus d’industriels et de particulier·e·s. Pour le vrac, on vous conseille leurs pochettes à vrac, avec des couleurs et des motifs qui changent régulièrement en fonction des tissus récupérés.

Le Parfait

Le Parfait, c’est une marque de bocaux en verre, créée au début des années 1830 à Reims. Ce sont les bocaux idéaux pour conserver tous vos produits achetés en vrac. En plus, ils sont fabriqués en France, et plus précisément à Puy-Guillaume, en plein coeur de l’Auvergne.

* Vous pouvez nous faire confiance, notre sélection est 100% indépendante.

Témoignage : les idées reçues sur le vrac

A La Rochelle, l’équipe de Blutopia fait ses courses à Un Bol d’Air, une épicerie en vrac. Avec Clémentine, qui y travaille, on a discuté des idées reçues qui existent sur le vrac. Voici ce qu’elle en pense.

Idée reçue #1 : Pour faire ses courses en vrac, il faut tout prévoir à l’avance.

C’est vrai, l’idéal est de toujours avoir quelques petits sacs avec soi. En revanche, inutile d’apporter tous ses bocaux, on peut les remplir chez soi. Et en plus, beaucoup d’épiceries en vrac laissent des bocaux vides à disposition si vous en avez vraiment besoin.

Idée reçue #2 : Le vrac, ça coûte cher.

Si l’on compare des produits bio en vrac avec des produits industriels emballés vendus en supermarché, ce sera forcément plus cher. En revanche, si l’on compare des produits bio en vrac avec des produits bio emballés, c’est très souvent moins cher puisqu’on ne paye pas l’emballage. Si l’on fait les bons choix et que l’on cuisine plus, le panier de courses n’est pas nécessairement plus cher. 

Idée reçue #3 : Le vrac, ce n’est pas hygiénique.

Tout dépend de la fréquence de rotation des stocks. Dans une petite épicerie qui a un choix limité, tous les produits sont choisis après réflexion afin qu’ils s’écoulent assez rapidement pour éviter qu’ils ne se ramollissent, ne périssent ou soient infectés. 

Idée reçue #4 : Tout acheter en vrac, c’est impossible.

Il faut s’habituer à une autre manière de consommer, où tout n’est pas disponible comme dans une grande surface. C’est une vraie démarche. Si l’on souhaite consommer des produits de meilleure qualité, sans produits chimiques, de saison et locaux, il y a forcément moins de choix.

Idée reçue #5 : Quand j’achète en vrac, je ne fais aucun déchet.

Peu importe ce que l’on consomme, il y a toujours des déchets cachés. Pour le vrac, ce sont les contenants des produits achetés en gros. Si ce n’est pas 100% zéro-déchet et qu’il faut en être conscient·e·s, cela fait toujours beaucoup moins de déchets que lorsque les produits sont emballés individuellement.

Allez-vous passer au vrac ? Dites-nous tout en commentaire !

Co-fondatrice & Chargée de campagnes de Blutopia

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